Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
149
LE ROMAN D’HIPPOLYTE

quaire, Rob Roy avaient charmé ses loisirs de lycéen.

— Et Kenilworth ? demanda-t-elle.

Il ne l’avait pas lu. Il avoua du reste qu’il s’en était toujours un peu méfié. Ce roman était si volumineux…

— Et bien, il faut lire… Je suis sûr que Amy Robsart, l’héroïne…

Elle dut s’interrompre ; car c’est ici que le badin Ferdinand, découragé par la froideur d’Hermance, s’était avisé de lui adresser ses premiers compliments. Elle l’avait gentiment et promptement expédié.

— Voyons, où en étais-je ? Ah oui, je vous parlais d’Amy Robsart…

Il l’écoutait avec un intérêt de plus en plus excité, séduit par le son de sa voix, l’animation de sa figure, le frais enthousiasme de son admiration. Aucune coquetterie de paroles chez elle, aucun flirt. Elle n’était pas banale, ni timide, ni endormie comme tant de jeunes filles. Elle était vivante, avec des sentiments personnels. Elle avait des impressions parfois naïves mais fines. Elle pensait par elle-même.

La robe blanche qu’elle portait ce soir et qui était d’une simplicité charmante, semblait au jeune homme la plus jolie qu’il eût jamais vue. Et de nouveau, comme au cours de cette radieuse matinée d’automne, dans le cadre prestigieux de la Grand’Place, la ligne élégante, la santé, la force svelte et gracieuse de sa personne ajou-