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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Le soir venu, elle consentait enfin à se distraire en lisant, en faisant de la musique, en répondant à son volumineux courrier d’outre-Manche…

— On ne m’oublie pas trop là-bas et je reçois de grosses lettres…

Aussitôt, il s’informa de miss Jennings et de son frère : tous deux lui avaient laissé une si bonne impression !

— Oui, dit-elle, Eva est une charmante créature, très simple, si bonne ! C’est elle qui sut trouver les meilleures paroles de réconfort quand, il y a trois ans, je débarquais là-bas, accablée d’une tristesse soudaine et qui me semblait incurable. Nous fûmes tout de suite de grandes amies, des inséparables. Aux petites vacances de l’année, à la Toussaint, à la Pentecôte par exemple, elle m’emmenait dans sa famille qui possède dans le Yorkshire un vieux manoir entouré de prairies et de bois. La petite Belge y était choyée bien plus qu’elle ne le méritait. Ah les belles parties de tennis, les joyeuses cavalcades ! Car nous montions à cheval, sous la conduite de Edwin Jennings qui est un sportsman accompli. Je me figurais parfois en chevauchant dans ce pays romantique que j’étais une héroïne de Walter Scott !

— Diana Vernon !

— Oh, vous aimez Walter Scott ?

Certes, il l’avait beaucoup aimé : il ne savait pas l’impression qu’il lui ferait encore aujourd’hui mais Ivanhoe, Quentin Durward, l’Anti-