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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

On craignait qu’il ne commît des imprudences.

— Avoue, dit-elle, que tu es un casse-cou !

Il protestait :

— Oh, c’est mère qui dit ça, mais elle se trompe !

— Eh bien, nous verrons, reprit-elle d’un air favorable ; en attendant, commence toujours par décrocher ton prix général.

Il était devenu tout rouge de plaisir et d’espoir :

— Je l’aurai, tante, je l’aurai, tu verras !

Et s’emparant de la main de la jeune femme, il la couvrit de baisers frémissants.

Ç’avait été une grande surprise pour Hippolyte de rencontrer la famille Lauwers rue du Boulet ; personne ne lui avait parlé de cette invitation, pas même son ami Michel qui le voyait peu du reste, depuis qu’une midinette de la rue Royale l’acoquinait à son frais minois.

Assis entre Mme et Mlle Lauwers, il ne semblait pas que le jeune homme fût mécontent de sa place. De fait, sortant de sa taciturnité coutumière, Hippolyte se montrait aimable, empressé ; il avait retrouvé le sourire et parfois sa physionomie s’animait au point que toute trace de chagrin en était effacée.

Ses parents l’observaient discrètement, heureux de sa bonne grâce. Thérèse qui, elle aussi,