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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

commis la faute pour le plaisir de la rectifier, témoignant ainsi du profit qu’il gardait de sa leçon.

— À la bonne heure, dit-elle en lui donnant une petite tape sur la joue ; et bien, moi aussi, je te donnerai quelque chose quand même tu n’obtiendrais qu’un tout petit accessit de rien du tout.

Aussitôt, il leva sur la jeune femme des yeux tout illuminés de convoitise :

— Et quoi donc, tante ?

— Tu es trop curieux… Hé, laisse-toi donc le plaisir de la surprise !

Alors, il se pencha vers elle et lui dit en confidence :

— Tu sais, tante, ce que je voudrais…

Elle fit de grands yeux, signe qu’elle ne s’en doutait même pas.

— Et bien, je voudrais une bicyclette !

— Comme tu y vas ! Une bicyclette, une acatène, peut-être ? Ma foi, il faut demander ça à marraine Pauline…

Il fit une moue désappointée : certes, marraine était bien gentille, mais elle ne lui donnait jamais que des cadeaux utiles, des couverts en argent, des boutons de manchettes…

— Elle dit qu’elle a trop peur que je ne me fasse mal à bicyclette. Et pourtant je sais déjà très bien rouler…

Oh, elle en était persuadée ; mais s’il n’avait pas encore de bicyclette, comme la plupart de ses petits amis, n’était-ce pas un peu sa faute ?