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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

lente, mon petit-fils a beaucoup de facilité. C’est un vrai Platbrood…

Tandis que Joseph et Mme Lauwers contribuaient avec Pierre Dujardin et Thérèse à entretenir une vive animation dans leur groupe, l’autre moitié de la table, où l’élément jeune dominait pourtant, demeurait encore assez réservé, malgré toute la peine que se donnait Ferdinand Mosselman pour être drôle.

Placé entre Hermance et Mlle Lauwers, il voulait plaire à toutes deux et restait fort étonné de n’y pas réussir plus vite. Ses saillies, les mieux venues à ce qu’il lui semblait, ne portaient pas.

Mme Dujardin ne l’avait jamais pris au sérieux même avant qu’elle fût mariée. Aujourd’hui, qu’elle était devenue une femme charmante, très cultivée, c’est à peine si elle supportait encore la conversation frivole de ce plaisantin grisonnant et déplumé ; il fallait toute l’affection qu’inspirait la bonne petite Mme Mosselman pour qu’elle ne lui témoignât pas son impatience d’une façon ostensible. Certes, elle reconnaissait qu’il n’était pas méchant, qu’il avait ses qualités, mais elle déplorait sa conduite légère et cet esprit facile qui ne plaît qu’aux femmes sottes, désœuvrées. Aussi bien, Ferdinand abusait de ce qu’il l’avait connue petite