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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

d’aucune transition, il s’émerveilla de la santé d’Alberke, assis là-bas entre son grand-père et sa tante Hermance.

— Est-ce qu’il travaille bien ? demanda-t-il avec un air de profond intérêt.

— Mais oui, répondit-elle, nous n’avons pas trop à nous plaindre. Malheureusement, une jouette comme lui, il n’y en a pas deux, savez-vous !

Tout de suite, elle tint à citer force exemples de la dissipation de son fils, bien qu’elle sentît le regard de Joseph peser sur elle. Oh, elle comprenait bien : cela voulait dire :

— Retiens ta langue, ô femme emballée ! Songe que ces confidences sur tes gosses n’intéressent pas le moins du monde celui qui fait seulement semblant de les écouter !…

Mais elle répondait par un haussement d’épaules impatient que l’on pouvait traduire par un :

— Och, tu m’embêtes !

Il faut reconnaître d’ailleurs que M. Lauwers lui prêtait une attention résolue. Pour lui, le cas d’Alberke ne semblait pas devoir être pris au tragique :

— Bah, faisait-il avec cette indulgence d’autant plus large qu’elle ne coûte rien, c’est de son âge…

Et désireux qu’elle continuât de parler :

— Mais je ne crois pas me tromper, vous avez d’autres enfants, je pense ?