Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
LE ROMAN D’HIPPOLYTE

par une aimable ripaille ; c’est pourquoi Joseph avait convié ses beaux-parents et quelques amis à rependre la crémaillère.

Comme par hasard, la petite fête coïncidait avec l’anniversaire de naissance d’Adolphine, événement dont on était du reste instamment prié de ne pas se souvenir, non que Mme Kaekebroeck fût très fâchée d’avoir un an de plus, mais elle ne voulait pas qu’on se mît en frais de cadeaux pour « rien du tout ».

Donc, on banquetait ce soir-là dans la maison restaurée, plus accueillante et hospitalière que jamais. Hormis Émile et Emma Platbrood, qui habitaient la province, toute la famille était réunie ; le major et sa femme, les Cappellemans et les Dujardin, parmi lesquels s’intercalaient les Mosselman, hôtes ordinaires, et les Lauwers, personnages tout neufs chez M. et Mme Kaekebroeck — à part le jeune Michel — et dont la présence s’expliquait suffisamment par la gratitude que Joseph avait vouée au restaurateur de sa maison, autant que par le vif attrait que les deux hommes trouvaient à leurs entrevues depuis le commencement des travaux.

Tout de suite, Mme Lauwers et sa fille s’étaient senties à l’aise au milieu de ces bonnes gens, dont elles avaient fait la rapide conquête par l’aimable simplicité de leurs manières et leur esprit enjoué, exempt de malveillance.

Quant à l’entrepreneur, ce n’est pas sans un vif plaisir esthétique qu’il promenait son regard