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X


Joseph venait d’atteindre à cet âge climatérique où le bourgeois le plus raisonnable, le mieux équilibré, éprouve tout à coup l’irrésistible envie de casser sa maison, tout au moins d’y accrocher une loggia à la façade.

D’accord avec Adolphine, qui se plaignait depuis longtemps d’habiter à l’étroit dans une demeure pourtant assez vaste mais trop divisée en petites pièces incommodes, il s’ouvrit d’un projet de transformation à M. Lauwers, dont le goût lui inspirait confiance.

Les plans furent bientôt établis et les travaux menés avec une ardeur extraordinaire. Les dispositions de l’entrepreneur avaient été si bien prises, l’ouvrage ordonné avec tant de méthode, que les occupants n’avaient pas même été obligés de quitter l’immeuble pendant les démolitions et que leur gêne ne dura guère. Au bout de trois mois, la maison était remise en état, pourvue cette fois de chambres spacieuses, embellie d’une loggia du côté de la rue, augmentée d’une annexe à deux étages qui empiétait sur le vieux jardin, mais sans trop l’entamer.

Il eût été contraire à toutes les traditions locales de ne pas inaugurer ce nouveau palais