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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

l’évocation des bombardements et des incendies qui avaient ravagé ces admirables monuments. Les quolibets des « ketjes », qui tournaient autour d’eux en se moquant des insulaires, n’étaient pas pour l’émouvoir. D’ailleurs, à force d’éloquence, il finissait par leur clore la bouche, à les rendre attentifs à leur tour, tel un nouvel Orpheus. Et il disait la beauté architecturale qui ressort de la variété charmante des détails autant que de l’ensemble imposant de ces palais : elle imposait l’admiration, se gravait pour toujours dans la mémoire.

Après s’être attardés devant la résidence des ducs de Brabant, les Brasseurs, le Cygne et tant d’autres merveilles, ils redescendaient maintenant vers le fond de la place pour contempler le groupe des maisons héroïques, rehaussées de statues et d’or ; la Louve, le Phénix, St-Nicolas faisaient enchérir les étrangers sur leurs épithètes :

What a wonder ! The like was never seen. Can anything be more both imposing and charming ! It is perfectly beautiful !

Hippolyte souriait à cet enthousiasme et ne se lassait pas de traduire les inscriptions lapidaires qui historiaient les glorieuses façades.

Mais l’heure s’avançait et l’obligeant cicerone commençait à s’inquiéter de la façon de prendre congé. Soudain, profitant d’un aparté de Mlle Suzanne avec ses amis, il s’élança dans le jardin des bouquetières et reparut avec deux