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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

nommait, craignant de déchirer cette peau, plus fine que le papier de soie, qui recouvre la blessure à peine fermée. Il admirait la force d’âme de son ami sans cesser pour cela de sardoniser pour son compte :

— C’est la revanche de don José !

Pourtant, sous des dehors détachés et bourrus, il témoignait d’une réelle sollicitude à l’égard d’Hippolyte ; bien souvent, il l’admonestait avec une cordiale rudesse, l’engageant à prendre avec lui quelque distraction :

— Viens à notre club de tennis, disait-il ; il y a un match dimanche prochain. Ma sœur est championne !

Mais l’étudiant déclinait l’invitation : les matières de l’examen étaient si abondantes, il avait tant de jours de flâne à rattraper !

Et puis, pourquoi ne pas en convenir, il lui eût été pénible, en ce moment, de reparaître devant Mlle Lauwers ; il l’avait à peine rencontrée depuis un an et appréhendait fort de la revoir, persuadé que la jeune fille ne lui gardait pas une bien vive sympathie après son aventure.

Quant à M. et Mme Platbrood, ils ne pouvaient assez se réjouir de l’heureux changement survenu dans la conduite de leur fils ; toute la famille d’ailleurs, sans oublier la petite Mme Mosselman, en éprouvait un immense soulagement et ne tarissait pas sur la guérison du jeune homme.

Adolphine avouait qu’elle avait désespéré un moment :