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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

que comme une méprise, une illusion de ses yeux. La voiture, qui avait de l’avance, enfila la rue Bréderode qu’elle parcourut de bout en bout pour s’engager brusquement à droite, sur la place du Trône. Quand Hippolyte surgit au coin de la rue, il ne vit autre chose que la limousine vide qui démarrait de la porte d’un grand hôtel, vers le boulevard.

Il demeura un moment indécis ; puis, songeant au rendez-vous tout proche, il s’élança dans la direction du Palais des Académies.

— Au fait, se rassurait-il, sa présence là-bas sera la meilleure preuve que j’ai été abusé par une ressemblance extraordinaire…

Il attendait depuis une heure quand elle arriva, haletante de s’être dépêchée :

— Pardonne-moi, dit-elle tout oppressée, j’ai été retenue…

Soudain, elle remarqua son affreuse pâleur :

— Oh, mon petit, qu’est-ce que tu as ?

Alors, le jeune homme, d’une voix dure, impérative qui faisait trembler sa bouche :

— D’où viens-tu ?

Elle le regarda interdite, stupéfaite de ce méchant accueil :

— Mais j’arrive, répondit-elle d’un ton mal assuré, mais j’arrive de la maison…