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VIII


Comme la période d’examens venait de s’ouvrir à l’Université pour les étudiants de premier doctorat, Hippolyte, selon sa coutume, avait permuté son numéro d’ordre avec un condisciple de façon à pouvoir affronter le jury au début de la session.

Cette comparution ne constituait du reste de sa part qu’une pure formalité. Connaissant à peine les matières de l’examen et bien résolu à ne rien espérer du hasard, il déclara tout de suite qu’il « se retirait », suivant l’expression consacrée, et fut ajourné au mois d’octobre.

C’était un échec, atténué il est vrai, moins cruel pour l’amour-propre que s’il était résulté d’un interrogatoire intégral, mais qui ne laissait pas quand même de mettre une certaine amertume dans l’âme bien née de l’étudiant.

Ce jour-là, tout en gravissant la Montagne de la Cour pour aller rejoindre son amie sous les ombrages de leur jardin d’élection, il songeait à la tristesse de ses bons parents lorsqu’ils apprendraient cette peu glorieuse défaite. Sa conduite envers eux, depuis tantôt un an, le remplissait parfois de gros remords. Ces paisibles bourgeois, qui ne comprenaient rien aux