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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

l’assaut du bal pour donner leur concert de clôture et recueillir la dernière obole.

Et rien n’était émouvant comme ce bataillon sacré dont le burlesque se parait tout à coup d’un je ne sais quoi d’héroïque et de sublime quand on pensait au but poursuivi par ces infatigables apôtres de la charité…

Soudain, un Pierrot retardataire surgit du dehors et s’élança à la suite de ses compagnons, armé d’une trompette tibicine qui ressemblait à une seringue à asperger les façades.

Alors, dans le fracas des cuivres et des cymbales, Adolphine se récria :

— Mais c’est Hippolyte !

C’était bien lui. Comment avait-il donc fait pour quitter son amie, se masquer et se peindre en si peu de temps ? C’était son secret.

— Allons, dit Joseph plus ému qu’il ne voulait le paraître, cette nuit, du moins, notre Frégoli fait passer le devoir avant l’amour… À la bonne heure !

Cependant, Thérèse éprouvait comme une sorte de détente en constatant que le jeune homme n’était plus accompagné :

— Oh oui, fit-elle attendrie jusqu’aux larmes, on a beau dire, c’est tout de même un si cher garçon !…