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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

rantis sans combinaison et non entravée, cette petite !

Puis, subitement grave et comme s’il se répondait à lui-même :

— Bah, des femmes comme celles-là, ça n’est pas bien dangereux. On ne leur donne que sa gaîté. C’est le caprice d’un soir…

— C’est vrai, approuva tout à coup Mosselman, ces midinettes amusent un moment mais ne retiennent pas…

Cependant, Adolphine s’était penchée à l’oreille de son amie :

— Est-ce que tu as vu Hippolyte avec cette… Oh, ça m’a fait une « émossion », n’est-ce pas !

Thérèse hésita un moment, puis surmontant son trouble :

— Oui, je l’ai aperçu, moi aussi.

Et avec une grande sincérité :

— Oh, je comprends, elle est si belle !

— Mais c’est une mauvaise femme ! s’écria Adolphine avec indignation. Oh, le garçon est si changé depuis qu’ils sont ensemble !

Joseph avait entendu :

— Mauvaise femme… Qu’en savons-nous ? Mais certainement une sirène plus dangereuse d’être intelligente et de savoir aimer… Car elle l’aime !

Alors, dans l’oubli du tapage et des scènes de tendresse dionysiaques, ils parlèrent du « petit » et de l’immense chagrin que sa liaison causait à ses parents.