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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Mais Adolphine venait de fondre sur eux :

— Eh bien, où est-ce que vous restez, vous deux ? On vous cherche partout !

Elle allait donner libre cours à ses impressions, conter ses petites aventures quand elle remarqua la mine défaite de son amie :

— Mais tu es si pâle, dit-elle ; est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas ?

— C’est un malaise passager, déclara Ferdinand.

— Oh, ça va mieux, confirma Thérèse, c’est le bruit, vois-tu, la température…

— Il faut avouer, repartit Joseph, que cette atmosphère saturée de parfums devient irrespirable…

En effet, une odeur compacte et grasse, triple extract de peau humaine à quoi se mêlaient un relent de vieux décors et ce fumet persistant du bouc de Sylvia, empuantissait la salle, sans compter qu’une poussière brûlante desséchait et irritait la gorge : l’asphyxie vous prenait aux poumons.

— Si nous allions nous rafraîchir au buffet du rez-de-chaussée ?

— Bonne idée, s’écria Ferdinand, car on étouffe ici !

Pour sa part, il était enchanté de quitter le bal où il se promettait de ne plus reparaître sous aucun prétexte, tant il redoutait une nouvelle rencontre avec les abominables débardeuses et cette Perrette en rupture de pot au lait.