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LE MARIAGE D’HERMANCE

les jeunes gens dans la pièce voisine pour leur montrer ses derniers chefs-d’œuvre, car elle ajoutait à tous ses défauts celui de peindre des fleurs.

Voyant cela, Pierre se préparait à disparaître à l’anglaise, quand surgit devant lui, haute comme une perche de télégraphie sans fil, Mlle Hortense, momentanément abandonnée par M. Réville qui s’était fait sottement emprisonner dans le filet de M. Schelfout.

— Que c’est vilain, de me « lâcher » ainsi ! dit-elle d’un ton de gronderie gentille. Est-ce que vous êtes fâché ? Je vous assure que ce n’est pas ma faute si M. Réville m’a accaparée de la sorte pendant tout le dîner…

Il balbutia quelques mots plutôt diffus :

— Oh, croyez Mademoiselle…

Elle le regardait avec ses grands yeux dont une pointe d’ivresse attisait encore la flamme :