Page:Courouble - Le Mariage d'Hermance (La famille Kaekebroeck), 1905.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
LE MARIAGE D’HERMANCE

jeunes demoiselles et de fashionables heureux de s’exhiber dans leurs beaux atours.

Cuirassée dans une robe de soie noire garnie de jais, Mme Dujardin, souriante malgré la torture d’une guimpe montante destinée principalement à cacher les colliers de son robuste cou, trônait avec la majesté des grandes et fortes femmes entre le chevalier de Berghe et M. le conseiller honoraire Schelfout, vieillards verdelets que l’opulence de ses formes impressionnaient visiblement.

Tout en répondant à leurs galants propos, elle cerclait la table du regard et surveillait les serveurs ; car la bonne dame, maîtresse de maison accomplie, mettait un immense amour-propre à ce que ses hôtes fussent bien traités ; au reste, elle n’avait jamais pu se défendre d’éprouver du plaisir lorsqu’on la complimentait sur la composition de son menu ou la succulence d’un certain plat,