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LE MARIAGE D’HERMANCE

L’entrevue eut lieu le lendemain. Elle ne pouvait être extrêmement cordiale, mais elle fut moins gourmée qu’on ne l’eût attendu de personnages placés dans une situation assurément fort délicate.

La bonne maman Vermeulen triomphait sur son fauteuil : elle sut noyer les rancunes de son gendre et de sa fille dans la générosité de ses paroles et de ses dons. Du reste, Hermance intéressa vivement M. et Mme Dujardin qui ne s’attendaient pas à tant de piquante franchise et de grâce chez une petite roturière. Elle étonna beaucoup aussi Mlle Adrienne : celle-ci, venue dans le ferme propos de la traiter de haut en bas, de l’accabler d’impertinences, subit malgré elle l’ascendant de cette jeune fille pleine de naturel et s’en retourna à la fois dépitée et songeuse, partagée entre l’envie de détester une belle-sœur si aimable et le désir de gagner son amitié.