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LE MARIAGE D’HERMANCE

kebroeck lui eût sans doute prêté main-forte, mais le président des Cadets, absent du débat, se recueillait depuis quelques minutes, lançant de furtifs regards sur Pierre et Hermance que tout le monde continuait à faire semblant d’oublier dans leur niche de feuillage.

Au milieu du vacarme et des salaisons de langue, les fiancés poursuivaient leur idylle sans entendre rien ni goûter autre chose que le miel de leurs lèvres.

Serrés l’un contre l’autre, ils souriaient et soupiraient tour à tour selon les brusques alternatives d’espoir ou de souci qui traversaient leurs âmes inquiètes. Et parfois une langueur exquise relâchait leur étreinte et pâlissait leurs visages où se reflétaient toutes les angoisses, tout le vertige de l’accablant désir.

— Quand t’emporterai-je dans mes bras, pour t’aimer loin de tous ! Si je pouvais seu-