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LE MARIAGE D’HERMANCE

mince et perfide. À peine sortie de pension, elle s’était élancée dans le monde où sa réputation d’héritière lui avait tout de suite valu une cour empressée. Éducation de couvent, c’est-à-dire dénuée de toute culture intellectuelle, elle se tenait néanmoins pour une demoiselle accomplie parce qu’elle portait la toilette à ravir et savait tous les pas de danse, jusqu’au stupide Washington Post. C’était la frivolité même. On la rencontrait aux premières, aux ouvertures de salons, au concours hippique, partout où les femmes paradent, paonnent et perruchent. Il va sans dire qu’elle affectait un petit accent anglais et que rien ne lui plaisait comme se promener à travers la ville avec une raquette de tennis, ce qui est un signe de noble désœuvrement dont s’irrite parfois le travailleur qui passe, à moins qu’il n’en sourie de pitié.