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LE MARIAGE D’HERMANCE

Pierre ne se lassait pas de l’écouter ; il s’extasiait sur l’instruction, le goût, la finesse d’Hermance ; il contemplait passionnément le joli sourire de sa bouche, le tendre et malicieux rayon de ses yeux. Il était entraîné ; il lui répondait à présent avec une volubilité, une éloquence lycéenne !

Elle s’était fort divertie de son speech au père Verhoegen. Il avoua que l’ami Ferdinand l’avait admirablement préparé en lui expliquant les petites vanités de son beau-père. Il n’avait craint qu’une seule chose et c’est que le cordier, emballé par sa harangue, ne l’accaparât par la suite. Fort heureusement, le bonhomme, dont le cerveau s’était assez vite engourdi sous les libations, se contentait de lui sourire de temps à autre par-dessus la table et de lancer cette interrogation cordiale :

« Hein, Fils, ça goûte ? », ce qui amusait beaucoup nos jeunes gens.