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LE MARIAGE D’HERMANCE

Sans être régulier ni d’une bien fine arête, son nez ne déparait rien. Les joues étaient modérément pleines et colorées. Sa moustache, tirant sur le fauve, ombrait une bouche charnue, un peu large, mais qui s’ouvrait sur des dents soignées.

Enfin, une courte barbiche allongeait cette figure banale qui n’eût certainement fait se retourner personne.

À ce portrait sommaire, les gens qui jugent vite reconnaissent sans doute un plébéien. Ils n’ont pas tout à fait tort et ne se trompent qu’à demi.

Pierre Dujardin était né dans une opulente demeure du Quartier-Léopold, qu’il habitait avec ses parents et sa sœur cadette Adrienne.

Son père, issu de riches bourgeois vaguement apparentés à des hobereaux de province, avait servi jadis dans la cavalerie ; ruiné par une vie de luxe et de parade, réduit à ses