Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

cette allée toute noire, on jouait à gendarmes et voleurs avec Ferdinand et ses amis…

— Oeïe oui, je me rappelle, ça était gai ! s’écria Adolphine.

— Et c’est ici que Mosselman, quand il commença à avoir un peu de moustache, donnait des rendez-vous à cette petite Caroline…

— Hein c’était déjà un « galiard » murmura Rampelbergh en poussant le coude de son compère Verhoegen.

— Cette petite Caroline, poursuivit Joseph, avait un frère qui la suivait comme son ombre. Ce frère — il s’appelait Ernest — embêtait beaucoup Mosselman. Aussi, pour s’en débarrasser, Ferdinand n’avait rien trouvé de mieux que d’apporter tous les soirs des timbres : il faut vous dire qu’Ernest faisait collection. Alors, pendant que le frère examinait des « cap de Bonne-Espérance » sous un bec de gaz du quinconce, Caroline se sauvait avec son amoureux. Ferdinand appelait ça : « affranchir la sœur ! »

— Eh bien, c’était du propre, ne put retenir Mme Rampelbergh qui soufflait comme la locomotive d’un train de marchandises.

— Oh, ils n’étaient pas les seuls, vous savez, reprit Joseph, voulez-vous croire que mon oncle Théodore a fait la même chose ?