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FERDINAND MOSSELMAN

depuis un instant s’arrêta tout à coup, renversa la tête et, d’un mouvement énervé, frotta sa nuque sur ses épaules.

— Aïe, s’écria-t-elle, j’ai une démangeaison !

— C’est une puce, dit son cavalier finement.

— Oeïe mon Dieu, taisez-vous, quand il y a une puce quelque part, elle est sûr pour moi…

Ferdinand avait retrouvé la gaîté. Sa verve s’éveillait comme d’un long sommeil, fusait en brocards, en fines épigrammes.

Parfois pourtant, une ombre passait sur sa joie. Il sentait une « lançure » de tristesse quand il coudoyait de pauvres jeunes filles, décolletées par ordre, bien que toutes couvertes de boutons mûrissants ; alors, il lui prenait une envie de les inviter à faire un tour de bal à son bras, dans la ferme espérance de les consoler gentiment, de les réhabiliter, de mettre leurs boutons à la mode !

Près du salon de repos, ils rencontrèrent Joseph et sa femme qui se disposaient à quitter le bal.

— Oeïe, s’écria tout de suite Adolphine, Mlle Putseys, vous savez bien celle qui a dansé avec le prince Albert, elle est si malade dans la salle d’accord ! On a dû lui ôter son corset. Elle aura probablement mangé quelque chose de contraire…