Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que temps dans la peur des rancunes que Mosheim nourrissait contre eux et les clients de la maison.

Soudain, le coiffeur courut à la fenêtre qu’il ouvrit avec précaution pour se pencher au dehors. Grâce au réverbère, qui clignotait à l’angle de la rue de la Cigogne, le trottoir était assez vivement éclairé devant la boutique.

— Rassurons-nous, dit-il en refermant la croisée, je crois que c’est une voisine…

Déjà la jeune fille se disposait à descendre pour ouvrir la porte quand son père l’arrêta d’un geste :

— Laisse seulement, dit-il, j’irai moi-même. Enlève vite le couvert et remets tout en ordre pour le cas où il faudrait recevoir la personne…



— Madame De Bouck !

Bouleversé par une telle visite, le coiffeur avait introduit la charbonnière dans le magasin et s’efforçait de l’y retenir afin d’épargner à sa fille un surcroît d’émotion.

Mais la riche négociante ne l’entendait pas ainsi. Elle s’était habillée pour la circonstance et son air solennel indiquait suffisamment qu’elle venait chez le voisin et non pas chez le coiffeur.

— Du reste, dit-elle d’un ton péremptoire, je désire beaucoup causer avec votre fille. Elle doit être en mesure de me fournir d’utiles renseignements…