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CHAPITRE V



Comme Théodore venait de fermer et remettait de l’ordre sur les lavabos du salon, Martha s’occupait à couvrir la table dans la petite pièce du premier étage.

C’était une jolie chambre meublée de quelques chaises, d’un buffet bas et d’un piano de forme ancienne dont le panneau de face ajourait des entrelacs sur un fond de soie rose délicieusement fanée.

Un beau portrait de jeune femme, épreuve agrandie d’un cliché photographique, quelques gravures enluminées à l’anglaise, représentant des sites d’outre-Manche, ornaient les murs tendus d’un papier bleu sombre imitant la trame d’une grosse toile. L’unique fenêtre, qui ouvrait sur la rue, était garnie de rideaux d’un riche velours, dont la sourde nuance s’harmonisait à la tapisserie. Sur la cheminée, une petite pendule de marbre noir, flanquée de deux coupes de même matière, se reflétait dans une glace à biseaux encadrée d’une mince baguette de chêne.

Chose curieuse, aucun bibelot banal, nulle corbeille de fleurs faites, cravatées de rubans, ne