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velles ? Savez-vous s’il confirme le récit de votre frère ?

Oui, James racontait la douleur de l’interne, mais elle ne voulait pas le dire.

— M. De Bouck est parti tout de suite pour faire des recherches malgré le danger de s’aventurer dans ces terrains bourbeux et toujours exposés au feu de l’ennemi !

— Le brave garçon !

Elle frémissait, essayant de réprimer de nouvelles angoisses :

— Oh ! oui, fit-elle d’une voix sourde, c’est un grand cœur !

Elle s’absorba un instant dans sa pensée, puis, avec une feinte assurance :

— Oh ! il y a peut-être encore de l’espoir, sinon M. De Bouck ne serait pas parti… Sans doute qu’il est déjà de retour… Nous allons recevoir une autre lettre de James avec de meilleures nouvelles.

— Puissiez-vous dire vrai ! soupira-t-il. Car moi aussi, je serais inconsolable d’un tel malheur… Monsieur Prosper disparu, que ferais-je encore sur la terre ! Il est tout pour moi. Je l’aime comme un frère…

Elle le laissait s’épancher, émue de son triste sort et de son isolement.

— Oui, je suis tout seul dans la vie… Je n’ai que lui. Il m’a toujours montré tant d’affection… Sa bonté me consolait de bien des choses… S’il ne revenait pas, oh ! alors, je sais ce qui reste à faire…

Elle lui avait pris la main :