souvent pourquoi il s’obstinait à demeurer à Bruxelles sans rien faire quand ses conseils eussent si admirablement avancé les choses de l’autre côté de la frontière.
— Moquez-vous seulement, répondait le sellier. Au fond, vous ne demandez pas mieux que la guerre continue : elle vous enrichit !
— Mais non, répliquait le tripier, je suis maintenant assez à mon aise pour désirer qu’elle finisse tout de suite.
Non content d’exciter l’envie de Buellings, il raillait sa fausse misère :
— Je vous connais ; vous êtes bien trop malin pour n’avoir pas caché votre cuir. Et ça vaut aujourd’hui encore plus d’argent que ma viande !
— Vous vous trompez, grognait le sellier en tremblant, je n’ai rien mis de côté…
— Allons donc !
— Je vous le garantis…
Alors Vergust, qui savait à quoi s’en tenir sur cette affirmation, feignait d’être persuadé :
— Tant pis pour vous ! Car vous auriez gagné quelque chose avec vos anciens stocks !
La valeur du cuir avait plus que décuplé. Est-ce qu’une simple paire de bottines ne coûtait pas maintenant les yeux de la tête ?
— Regardez une fois mes souliers : Schoonjan me les a fait payer plus de deux cents francs. C’est du vol !
— Mais non, faisait le sellier dont l’œil flamboyait ; c’est encore très bon marché…
— Ah, vous trouvez ! Et bien, moi, je vais vous dire… À présent le cuir est hors prix, ça