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ritage de votre marraine. Mais, songez que nous vivons dans un temps plein d’incertitude, sous un régime de violence et de confiscation. Vous avez un fils… Alors, il vous est peut-être interdit de repousser sans examen toute proposition que je serais amené à vous faire au sujet d’une fortune qui revient légitimement à votre famille…

Elle avait repris son air ombrageux :

— Non, je ne suis pas encore persuadée ; si l’on m’impose le mariage, ma résolution est irrévocable. Je ne me marierai jamais !

— Vous parlez dans toute la sincérité de votre cœur… Vous n’oublierez jamais, je le comprends, j’aime à vous l’entendre dire ! Mais, laissez couler le temps… La douleur n’est pas éternelle. Je reviendrai un jour… Alors, sachant mieux qui je suis, vous consentirez sans doute à réaliser mon désir… celui de faire de vous une femme heureuse…

Il s’était levé. Son visage d’apôtre rayonnait de sagesse et de bonté :

— Je vous bénis, ma chère fille et que Dieu vous garde !

Il se retirait, quand un appel d’enfant retentit dans le vestibule.

— Oh ! dit le prêtre avec un doux sourire, laissez venir à moi le petit garçon !

Camille courut ouvrir la porte au bambin qu’elle prit dans ses bras.

— Eh bien, Péro, tu ne dis pas bonjour à Monsieur l’Abbé ?

L’enfant redressa sa jolie tête bouclée et