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— C’est lui, pour sûr que c’est lui ! s’écria-t-il avec exaltation. Tiens regarde…

Il avait posé le journal sur la table et faisait courir son doigt sous les lignes de l’article :

— Mais voyons Pa, supplia la jeune fille avec une affectueuse impatience, tu sais bien que je ne comprends pas le hollandais ! Vite, explique-moi…

— C’est vrai, fit le brave homme, où ai-je la tête ? Et bien voici :

Et il traduisit librement : « C’est un chien de taille moyenne tenant du barbet écossais. Vous pensez si l’on a soin de lui. Il habite maintenant chez un jeune docteur de l’ambulance auquel il montre un attachement particulier, ce qui n’est pas étonnant, vu que le médecin était, paraît-il, l’ami intime de son maître, un officier de l’armée belge tombé glorieusement sur l’Yser…

— Oh ! fit Martha bouleversée, les larmes aux yeux.

Aucun doute ne pouvait subsister dans son esprit : le chien dont il s’agissait n’était autre que Tom, qui lui avait apporté tant de messages pendant son séjour aux « Peupliers »… Mais quel mystérieux appel avait déterminé le fidèle animal à quitter ses maîtres le lendemain même de la mort de Prosper et comment était-il parvenu à trouver sa route jusqu’en Flandre, surtout à franchir les lignes ?

Une pensée l’embarrassait encore dans ses conjectures : pourquoi James ni Victor ne leur avaient-ils jamais parlé de ce chien ?