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CHAPITRE X



L’occupant devenait nerveux, se sentant incapable d’imposer la paix comme fait le seul vainqueur.

Cette guerre, qu’elle ne pouvait finir à son gré, épuisait l’Allemagne ; depuis longtemps, les réserves étaient épuisées et les munitions n’arrivaient plus qu’au jour le jour. Il fallait donc que la guerre défrayât la guerre et qu’on décrétât le vol de tout ce dont commençait à manquer la race pillarde et déprédatrice par excellence.

Les bureaux d’embusqués travaillaient sans répit aux arrêtés de réquisition, qui devaient bientôt recouvrir les murs des carrefours. L’idée de la grande gêne que dénonçaient ces brutaux oukases apaisait la rage impuissante du patriote, bien résolu du reste à lutter contre les vautours avec toute l’astuce de la faiblesse et à ne laisser dans leurs serres que ce qu’il ne lui coûterait rien de perdre.

Pour l’instant, c’était surtout la pénurie de cuivre qui inquiétait l’ennemi ; déjà les états-majors avaient recommandé à leurs troupes de ne pas gaspiller les munitions. Afin de donner le change et ne point paraître agir sous la con-