Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous vous trompez, c’est si facile de dire que les gens se moquent de vous… Et oubliant de dissimuler :

— Alors, les compliments de M. Victor, ça est aussi de la farce peut-être ?

— Pourquoi pas ? Est-ce qu’on vous a montré le papier ?

Buellings haussa les épaules :

— Comme ça, il n’y a pas moyen de discuter et je vais me coucher.

Il faisait brusquement demi-tour sans même souhaiter le bonsoir à son compagnon, quand un homme déboucha d’une impasse et lui barra le passage :

— Fotre carte t’itentité !

C’était un gros soldat barbu, le casque profondément enfoncé sur la tête, le fusil en bandoulière, qui braquait sur le sellier l’œil fulgurant d’une torche électrique.

Tremblant, Buellings se fouilla :

— Un instant, dit-il avec humilité, je l’ai sur moi.

Soudain, il frémit : son portefeuille n’était pas dans sa poche.

— Et pien ?

— Écoutez, Monsieur, je n’ai pas ma carte, mais je suis M. Buellings, j’habite ici tout près…

Cependant Vergust ne s’était pas éloigné, et son carnet à la main, attendait tranquillement l’issue de ce petit colloque. En désespoir de cause, le sellier en appela à son témoignage :

— Hein, Vergust, que j’habite au 42 de la rue ?