De Bouck tous les jours depuis que leurs cantines avaient été réunies dans le même local ; la jeune fille s’était prise pour elle d’une grande sympathie et lui parlait volontiers de James qu’elle ne pouvait assez remercier du dévouement qu’il avait témoigné à son frère ; elle se rappelait à peine la figure du soldat, mais elle le connaissait si bien à présent par les lettres de Victor !
Un jour, à la cantine, elle demanda à Martha le portrait de son frère :
— Oh ! je voudrais tant l’avoir, Mademoiselle, pour le mettre avec ceux de Victor, de Prosper Claes et de mon cher Ernest !
Craignant que Mme De Bouck ne se formalisât d’un tel caprice, Martha fit une réponse évasive : elle ne possédait qu’une seule photographie de James : à la première occasion, elle demanderait à celui-ci de lui en envoyer un autre exemplaire. Mais l’échéance était trop longue au gré de la jeune fille :
— Est-ce qu’on ne peut pas tirer un portrait d’après celui que vous avez ?
— Je ne pense pas, fit Martha en se dérobant, l’épreuve n’est pas assez nette.
Charlotte la prit gentiment à la taille :
— Et si vous me donniez votre portrait en attendant ?
— Oh ! mais je n’en ai pas !
— Mais vous pourriez vous rendre chez le photographe… Tenez, voulez-vous y aller avec moi… On se ferait tirer ensemble…
— Oh ! non il ne faut pas !