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CHAPITRE VII



Tout de suite, Camille s’était accommodée à sa nouvelle existence avec une bonne volonté qui tenait bien plus d’une sorte d’apaisement que de la résignation.

Certes, la mort tragique de ses parents, malgré leur inqualifiable conduite à son égard, l’avait quand même bouleversée profondément; mais la joie d’être libre, la vive tendresse que lui témoignaient les vieux Claes, les attentions des Lust et de Bernard lui étaient autant de raisons de se remettre promptement de ce nouveau malheur. Au surplus, la mort de Prosper, toujours récente à son cœur d’amante, l’eût empêchée de s’obstiner longtemps dans une autre affliction.

Lust avait justifié, et au-delà, la confiance de ses vieux patrons. Après les funérailles des L’Hœst, il était demeuré quelque temps à Tirlemont auprès de Camille pour régler avec elle et le notaire de la famille les multiples questions d’intérêt qui résultaient de ce deuil inopiné. Puis il était rentré à Bruxelles avec l’orpheline.

Ç’avait été un moment de grande effusion où, de part et d’autre, les larmes avaient coulé abondantes, quoique mêlées pour la première fois de