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durée, où toutes les combinaisons instables ont dû disparaître sans laisser de traces observables, tandis que notre observation porte et ne peut porter que sur celle qui a réuni fortuitement les conditions de durée et de persistance ; 2° par une direction intelligente et providentielle qui accommode les moyens à une fin voulue, ou qui communique à des forces secondaires et aveugles la vertu d’agir comme pourraient le faire des forces intelligentes et qui auraient conscience de leurs actes ou de la fin qu’elles se proposent ; 3° par des réactions mutuelles dont le jeu aurait suffi pour amener dans l’état final que nous observons une harmonie qui n’existait pas originairement (24), et qui, étant le résultat nécessaire de forces aveugles, ne porte pas en soi la marque d’une coordination providentielle ou en vue d’une fin. C’est ainsi que, lorsqu’il s’agit d’expliquer l’accord d’une prédiction et de l’événement prédit, on ne peut faire que trois hypothèses : 1° dans la multitude des prédictions faites au hasard, on n’a dû retenir que celles dont le jeu des causes fortuites a amené la confirmation ; 2° la prédiction est l’effet