CHAPITRE XXIV
377. — Nous ne pouvons certainement nous proposer de passer en revue les innombrables systèmes des philosophes, ni même d’en esquisser quelques-uns en n’omettant aucun trait essentiel : si nous terminons cet ouvrage par quelques considérations historiques, notre but n’est et ne peut être que d’indiquer de la manière la plus rapide, pour l’éclaircissement de nos propres doctrines, les rapprochements qu’il semble naturel d’en faire avec quelques doctrines célèbres, vers lesquelles, comme vers autant de types, se reportent volontiers tous les esprits cultivés.
Ab Jove incipiendum[1]. Il est tout simple qu’on s’adresse d’abord à l’oracle de la sagesse antique, au divin Platon, dont les écrits ont eu sur la philosophie hellénique, et par suite jusque sur la philosophie des temps modernes, une influence comparable à celle que les poèmes homériques ont exercée sur les lettres grecques, et par suite sur toutes les littératures de l’Europe occidentale, malgré toutes les destructions opérées par la barbarie, et toutes les révolutions survenues dans les religions, dans les langues et dans les mœurs. Or, si nous essayons de trier, dans le vaste système des subtilités dialectiques et des conceptions poétiques de Platon, ce qui a le plus directement trait à notre sujet, nous trouvons d’abord qu’il a
- ↑ Quintil., x, 1.