fondamentales, et en sont au contraire séparées par un grand nombre d’anneaux intermédiaires, dans la chaîne des causes et des effets, des principes et des conséquences. Que l’écorce de quinquina ou la quinine qui s’en extrait aient la propriété de nous causer une sensation de saveur amère, en même temps que la propriété plus singulière et beaucoup plus intéressante pour nous, de couper la fièvre et d’en prévenir les retours périodiques, ce sont là des caractères accidentels, inexplicables ou inexpliqués, mais non pas primitifs, en ce sens qu’on serait tenté d’y voir la raison et le fondement des autres caractères. À peine remarquerions-nous de telles propriétés spécifiques, si nous n’y avions pas un intérêt tout particulier, s’il s’agissait d’un de ces végétaux qui ont des propriétés du même ordre, utiles ou nuisibles à certains animaux, mais non à l’homme. Or, c’est de la nature même d’un être, et non de ses rapports avec d’autres êtres sur lesquels il peut accidentellement agir, que doit se tirer la classification de ses propriétés diverses, selon leur importance intrinsèque et leur subordination réelle ; aussi n’attribuera-t-on pas aux deux propriétés spécifiques que l’on vient de citer la même valeur intrinsèque qu’au caractère chimique tiré de la propriété dont jouit la quinine, d’entrer en combinaison avec les acides à la manière d’une base salifiable. Laissant donc de côté toutes ces propriétés spécifiques qui tiennent à une mystérieuse action sur notre organisme, et parmi lesquelles il faut ranger celles qui déterminent les diverses affections de notre sensibilité, nous distinguerons parmi les autres propriétés des corps, non pas des qualités premières et des qualités secondes, mais des qualités fondamentales ou primordiales et des qualités dérivées ou secondaires, qui peuvent à leur tour se concevoir comme étant hiérarchiquement distribuées, selon que leur valeur caractéristique va en s’affaiblissant et qu’elles sont un résultat moins immédiat des propriétés fondamentales.
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Lors même que nous ne savons nullement expliquer les propriétés des corps, ou les rattacher à d’autres propriétés qui en seraient le principe, nous sommes suffisamment autorisés à les regarder comme ne constituant pas des qualités fondamentales et absolument irréductibles, quand nous voyons qu’elles manquent de persistance et qu’elles peuvent disparaître ou reparaître, selon les circonstances dans lesquelles