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Nymphes et à moi ? ou si te reconfortent nos brebis et nos chèvres prisonnières avec toi ? »

Comme il achevoit ces paroles, le cœur gros de chagrin, de pleurs, le voilà pris d’un profond somme, et lui apparoissent les trois Nymphes, en guise de belles et grandes femmes, demi-nues, les pieds sans chaussure, les cheveux épars, en tout semblables aux images. Si lui fut avis, dès l’abord, qu’elles avoient pitié de lui ; puis d’elles trois la plus âgée lui dit en le reconfortant : « Ne te plains point de nous, Daphnis ; nous avons plus de souci de Chloé que tu n’as toi-même. Nous en prîmes pitié dès-lors qu’elle venoit de naître, et abandonnée en cet antre, l’avons fait élever et nourrir. Car afin que tu le saches, rien n’a de commun Chloé avec Dryas et ses brebis, ni toi non plus avec Lamon. Et quant à ce qui est d’elle, nous y avons déja pourvu. Elle n’ira point prisonnière avec ces soldats à Mé-