Page:Courier Longus 1825.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont il fit un collet en manière de lacs courant, et s’en venoit pour l’attraper au creux du rocher. Mais quand il y fut, il trouva autre chose : il voit la brebis donner son pis à un enfant, avec amour et douceur telles que mère autrement n’eût su faire ; et l’enfant, de sa petite bouche belle et nette, pource que la brebis lui léchoit le visage après qu’étoit saoul de tetter, prenoit sans un seul cri puis l’un puis l’autre bout du pis, de grand appétit. Cet enfant étoit une fille, et avec elle aussi, pour marques à la pouvoir un jour connoître, on avoit laissé une coiffe de réseau d’or, des patins dorés et des chaussettes brodées d’or.

Dryas estimant cette rencontre venir expressément des Dieux, et instruit à la pitié par l’exemple de sa brebis, enlève l’enfant dans ses bras, met les joyaux dans son bissac, non sans faire prière aux Nymphes qu’à bonne heure pût-il élever leur pauvre petite suppliante ; puis, quand vint l’heure