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tranquille, n’entendant plus parler de préfet ni de ministre. Sa lettre fit du bruit, en Italie sur-tout. Les Lombards se réjouirent de voir Florence moquée, et traitée d’ignorante. Quelques écrits parurent en faveur de Paul-Louis ; on voulut y répondre, mais le gouvernement l’empêcha et imposa silence à tous. On redoutoit alors la moindre discussion dont le public eût été juge. Celle-ci, d’abord sotte et ridicule seulement, eut des suites sérieuses, fâcheuses même, tragiques. Furia en fut malade ; Puccini en mourut ; car étant à dîner un jour chez la comtesse d’Albani, veuve du prétendant d’Angleterre, il se prit de querelle avec un des convives, qui défendoit Paul-Louis, et s’emporta au point que, de retour chez lui le soir, il écrivit une lettre d’excuses à madame d’Albani, se mit au lit, et mourut, regretté d’un chacun, car il étoit bon homme, à la colère près. Paul-Louis n’en fut pas cause, comme on le lui a reproché ; mais s’il eût pu prévoir cette catastrophe, la crainte de tuer un chambellan ne l’eût pas empêché apparemment d’écrire, quand il crut le devoir faire, pour sa propre défense.

Ce qui, dans cette brochure, déplut, ce fut un ton libre, un air de mécontentement fort extraordinaire alors, la façon peu respectueuse dont on parloit des employés du gouvernement ; mais plus