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pour sien serviteur, ni le débouter de sa table, sans laquelle il lui seroit force de mourir de male faim. Daphnis voyant Chloé, la tenant de Gnathon, fut facile à faire appointement avec lui, et envers elle s’excusa de ce qu’il pouvoit sembler l’avoir oubliée : et, de commun consentement, furent d’avis de ne point encore déclarer leur mariage, que Daphnis continueroit de voir Chloé en secret, et ne découvriroit son amour qu’à sa mère. Mais Dryas ne le permit point, ains le voulut dire lui-même au père de Daphnis, se faisant fort de lui faire bien accorder. Si prit le lendemain, aussitôt qu’il fut jour, les enseignes de reconnoissance qu’il avoit trouvées avec Chloé, et s’en alla devers Dionysophane, qu’il trouva dans le verger, assis avec Cléariste et leurs deux enfants Astyle et Daphnis : si leur commença à dire : « Même nécessité me contraint de vous déclarer un secret tout pareil à celui de Lamon, c’est que je n’ai engendré ni nourri le premier cette jeune