complaintes de Daphnis, et, pensant que c’étoit une bonne occasion pour faire sa paix avec lui, prit quelques jeunes valets d’Astyle, et s’en alla après Dryas, lui disant qu’il les conduisît en la maison de Lampis, ce qu’il fit ; et diligentèrent si bien, qu’ils surprirent Lampis ainsi comme il ne faisoit que d’entrer en son logis avec Chloé, laquelle il lui ôta d’entre les mains à force, et dola très bien les épaules de tous les rustauts qui lui avoient aidé à faire ce rapt, à grands coups de bâton ; puis voulut prendre et lier Lampis pour l’amener prisonnier ; mais il se sauva de vitesse.
Gnathon, ayant fait un tel exploit, s’en retourna qu’il étoit jà nuit toute noire, et trouva Dionysophane jà couché en son lit dormant. Mais le pauvre Daphnis veilloit, et étoit encore dedans le verger, où il se déconfortoit et pleuroit : si lui amena Chloé, et, la lui livrant entre ses mains, lui conta comme il avoit fait, le priant de ne se vouloir souvenir en rien du passé, mais l’avoir