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je te dise ? tu prétends pour gendre, Dryas, un qui vaut trop mieux que nous. » Cela dit, il le baisa et lui présenta à boire ; car il étoit jà près de midi ; et le convoya au retour quelque espace de chemin, lui faisant caresses infinies.

Mais Dryas, qui n’avoit pas mis en oreille sourde les dernières paroles de Lamon, s’en alloit songeant en lui-même qui pouvoit être Daphnis : « Une chèvre fut sa nourrice, les Dieux ont eu soin de lui. Il est beau et ne tient en rien de ce vieillard camus ni de sa femme pelée. Il a trouvé à son besoin ces trois cents écus ; à peine pourroit un chevrier finer autant de noisettes. N’auroit-il point été exposé comme Chloé ? Lamon l’auroit-il point trouvé, comme moi cette petite, avec telles marques et enseignes comme j’en trouvai quant et elle ? O Pan, et vous, Nymphes, veuillez qu’il soit ainsi ! A l’aventure un jour Daphnis, reconnu de ses parents, pourra bien faire connoître ceux de Chloé aussi. »