Page:Courier Longus 1825.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui montra la bourse qu’il avoit trouvée, et lui dit de garder leurs bêtes jusqu’à ce qu’il fût de retour ; puis prit sa course vers Dryas, lequel il trouva battant le bled dans l’aire avec sa femme Napé. Si lui commença un brave propos, en lui disant ces paroles :

« Donne-moi Chloé en mariage. Je sais bien jouer de la flûte ; je sais bien besogner aux vignes et aux arbres, labourer la terre, vanner le bled au vent ; et comment je sais gouverner les bêtes, elle-même Chloé te le peut témoigner. On me bailla au commencement cinquante chèvres ; je les ai fait multiplier deux fois autant ; et si ai élevé de beaux et grands boucs jusqu’à dix, là où premièrement n’en ayant que deux, nous falloit la plupart du temps mener nos chèvres ailleurs ; et si suis jeune et votre voisin, de qui nul ne se sauroit plaindre. Une chèvre m’a nourri, comme Chloé une brebis ; et bien que pour tant de choses, je dusse être préféré aux autres qui la demandent, encore te donnerai-je plus