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cher des fleurs pour en faire des couronnes aux Dieux. Mais les fleurs à peine commençoient d’éclore, par la douceur du petit béat de zéphyre qui les ranimoit et la chaleur du soleil qui les entrouvroit. Toutefois encore trouvèrent-ils de la violette, des narcisses, du muguet, et autres telles premières fleurs que produit la saison nouvelle, dont ils firent des chapelets et en couronnèrent les têtes aux images, en leur offrant du lait nouveau de leurs brebis et de leurs chèvres, puis essayèrent à jouer un peu de leurs chalumeaux, comme s’ils eussent voulu provoquer les rossignols à chanter, lesquels leur répondoient de dedans les buissons, commençant petit à petit à lamenter encore Itys et recorder leur ramage, qu’un long silence leur avoit fait oublier.

Et alors aussi les brebis bêloient, les agneaux sautoient et se courboient sous le ventre de leur mère, les béliers poursuivoient les brebis qui n’avoient point encore agnelé, et les ayant arrêtées, sailloient puis