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Devant le logis de Dryas, tout contre le mur de la cour, étoient deux grands myrtes et un lierre ; les myrtes bien près l’un de l’autre et quasi joints par le pied, tellement que le lierre les embrassant tous deux, et s’étendant en guise de vigne sur l’un et sur l’autre, y faisoit une manière de loge fort couverte, tant les feuilles étoient épaisses et tissues, s’il faut ainsi dire, les unes avec les autres ; par dedans pendoient force grappes noires, comme raisins à la treille ; à l’occasion de quoi y avoit toujours, mêmement l’hyver, grande multitude d’oiseaux qui lors ne trouvoient rien ailleurs, force merles, force grives, force ramiers, force bisets, et de tous autres oiseaux aimant à manger grains de lierre. Daphnis sortit de la maison sous couleur d’aller tendre à ces oiseaux, ayant plein son bissac de fouaces et de gâteaux au miel, et portant aussi, afin qu’on le crût mieux, de la glu et des collets. La distance de l’une des maisons à l’autre étoit d’environ demi-lieue, et la