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(32 kan), la salle des réunions d’affaires (25 kan). Les portes, les corps de garde, les maisons et autres bâtiments faisaient ensemble 830 kan. Le mur d’enceinte haut de 6 pieds avait un développement de 1 273 pas. Toutes ces constructions furent élevées par les Japonais[1]. Quant à la salle où les envoyés allaient saluer la tablette royale, elle était située hors de la concession, à cinq ri à l’est.

Le seigneur de Tsousima mettait à Pou-san sur la concession quelques officiers. Le commandant de la concession (koan-syou oa, japonais kwan-djou) avait été établi en 1639, au moment où les difficultés entre le seigneur Yosinari et Yanagawa Tsougouoki faisaient craindre quelques troubles : chargé de faire observer les règlements coréens et japonais, il avait trois lieutenants et commandait les keum-to oa (japonais : kin-to) au nombre de vingt-deux. Ces derniers étaient changés tous les ans, le commandant restait deux ans en charge ; sa mission donnait lieu à un échange de présents. Vingt-quatre intendants (tài-koan oa, japonais daikwan), depuis 1635, surveillaient le trafic officiel, prenaient livraison du coton et du riz, s’occupaient de la correspondance ; en 1684, on n’en laissa que dix ; leur charge était de trois ans. Une petite bonzerie (tong-hyang sà, japonais tô-kô zi) était desservie par un bonze (sye-seung oa, cho-zô) qui rédigeait une partie des lettres officielles et était remplacé tous les trois ans. Deux interprètes (htong sà oa, japonais tsoû-zi) furent ajoutés en 1693 ; ils restaient trois ans en charge. Seuls les commandants recevaient des présents officiels ; les autres officiers n’avaient droit qu’à du combustible pour leur usage. Il semble que des impôts divers, droits de pêche et autres, fussent payés au gouvernement coréen.

Quelquefois, les officiers japonais, prenant la tête de leurs compatriotes, essayèrent de violenter les autorités coréennes. J’ai parlé plus haut de la sédition de 1672. En 1652, à propos du règlement qui interdisait aux marchands de trafiquer autre part que dans la salle publique des ventes, l’un des intendants, avec quatre-vingt-dix résidents, se rendit à la préfecture ; on dut l’arrêter et se plaindre à Tsousima. Dans ce cas comme dans l’autre, le seigneur semble avoir fait droit aux réclamations coréennes ; de même en 1725, il interdit sous des peines graves tout commerce clandestin avec la Corée.

En 1639, lors de l’installation du premier commandant japonais, les règlements coréens furent inscrits sur une planche érigée à la porte de la concession. En 1653, de nouveaux règlements furent édictés en même temps par Tsousima et par la Corée. Tout trafic ayant lieu hors des salles publiques est considéré comme clandestin et interdit. — Il est interdit d’emprunter aux Japonais, tout le trafic se bornant au troc. — Toutes relations privées, tous entretiens sur des matières étrangères au trafic sont interdits et châtiés comme divulgation d’affaires officielles. — Les portes de la concession sont gardées par des soldats coréens ; peuvent entrer seules les personnes munies de passes. — Les Japonais résidents ne peuvent dépasser le ruisseau qui est devant la concession ; s’ils entrent en rapport avec des Coréens pour tout au-

  1. Le plan annexé à la convention du 30 janvier 1877 montre la concession presque carrée, les deux côtés est-ouest (E. N. E.O. S. O) un peu plus courts que les deux autres. Un monticule occupe le centre du terrain, un autre forme un cap, au s. e. ; les hôtels sont à l’ouest et à l’est du premier monticule. Les dimensions portées pour les quatre côtés indiquent une figure différant sensiblement du rectangle ; la surface serait plus considérable que d’après les documents coréens.