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III

Le règlement des Trois Ports résulte de la convention de 1443 et des décisions de l’autorité coréenne. La convention telle qu’elle est conservée dans les recueils officiels coréens[1], comprend deux articles.

« 1o En ce qui concerne le seigneur de l’île, tous les ans on lui remettra en riz et fèves 200 syem. 2o Tous les ans seront envoyées 50 jonques ; s’il y a quelque affaire dont il soit indispensable de faire part, en dehors du nombre fixé seront envoyées spécialement des jonques ».

L’ouvrage de Sin Syouk-tjyou indique les règles alors appliquées, dont je traduis l’essentiel.

« Nombre fixé des jonques des envoyés.

« S’il vient des envoyés du roi [chôgoun] ou des daimyô, ces envoyés sont traités et entretenus [par les autorités coréennes]. — Le seigneur de Tsousima envoie par an 50 jonques ; si pour quelque cause il envoie des jonques spéciales, elles sont appelées hteuk song (pas de nombre fixé). — Parmi les seigneurs de toutes les provinces, les uns envoient une ou deux jonques par an (présentement 40 seigneurs dans les diverses provinces) ; les autres envoient une seule jonque (présentement 27 seigneurs dans les diverses provinces) ; pour tous il y a des conventions conclues. Si outre ceux-là des seigneurs veulent se rendre à la Cour pour quelque affaire, ou veulent envoyer une mission, toujours quand ils se présentent, on demande les ordres du roi pour les recevoir. — Tous ceux qui ont reçu des charges coréennes, doivent se rendre à la Cour chaque année, sans pouvoir envoyer de représentant. — Pour les envoyés du roi [chôgoun], le règlement admet une jonque supplémentaire, ou même trois jonques [en tout] ; pour les envoyés des daimyô, on admet seulement une jonque supplémentaire ; pour tous les autres, une seule jonque. — Tous les envoyés reçoivent une passe du seigneur de Tsousima[2] et seulement après ils peuvent venir. »

« Règlement pour les envoyés.

« Pour traiter les envoyés dans les hôtels officiels, il y a quatre classes. Les envoyés du roi [chôgoun] sont d’une classe. — Les envoyés des daimyô sont d’une classe (les Hatakéyama, Hosokawa, Commandant de gauche, Kyôgokou, Yamana, Ooutsi[3], Chôni sont les maisons de daimyô. — Les envoyés du Commandant en chef de Kyouchou, du seigneur de Tsousima avec les envoyés en jonques spéciales, sont d’une classe. — Les envoyés des autres seigneurs, les sujets de Tsousima, les personnes qui ont des charges coréennes, sont d’une classe. »

« Nombre fixé des matelots sur les jonques des envoyés, grandes et petites.

« Il y a trois catégories de jonques. À 25 pieds et au-dessous, ce sont les

  1. Htong moun koan tji, Historique de la Cour des Interprètes ; publication officielle (1720) ; dernière édition complétée 1882 et 1889. Seoul, 6 vol. in-folio.

    Tong moun ko ryak, Choix de documents relatifs aux rapports avec la Chine et le Japon ; publication officielle. Seoul, 1850, 16 vol. in-folio.

  2. L’intervention de ce daimyô est souvent rappelée dans l’historique de Sin Syouk-tjyou ; Sadakouni, seigneur vers 1467-1473, recommanda à la Cour un grand nombre de missions japonaises.
  3. O long (l’o initial).