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de 1429, les seigneurs de Boungo, de la famille Otomo[1], envoyèrent des missions fréquentes. Le même auteur, dans la section Défenses au sujet des Trois Ports, ajoute qu’en 1436 le roi Syei-tjong écrivit à Sô Sadamori pour lui prescrire de rappeler tous ses sujets établis dans les Trois Ports ; on avait admis qu’ils vinssent pêcher et commercer, on les avait laissés séjourner provisoirement, mais leurs affaires terminées ils devaient retourner à Tsousima et ne pas faire d’établissements définitifs. Sadamori, d’après Sin Syouk-tjyou, tomba d’accord avec le gouvernement coréen ; celui-ci permit toutefois aux soixante personnes établies le plus anciennement de rester provisoirement. Un peu plus tard (1469), le roi Syei-tjo adressa les mêmes ordres au successeur de Sô Sadamori, mais sans plus d’effet. Un recensement des Japonais fait secrètement par les autorités coréennes (1466) donna les résultats suivants :

Tjyei-hpo.................. 300 feux 1 200 personnes
Pou-san.................. 110 330
Yem-hpo.................. 36 120

Dans les légendes des plans accompagnant la Relation des royaumes orientaux d’outre-mer et qui paraissent émaner du même auteur, on lit des chiffres différents.

Tjyei-hpo.................. 308 feux 1 722 personnes
Pou-san.................. 66 323
Yem-hpo.................. 36 131

Ces légendes sont datées de 1474.

Il semble donc établi qu’en ouvrant volontairement les Trois Ports au commerce japonais, le roi de Corée avait eu d’autre part la main forcée et avait dû tolérer la résidence habituelle de Japonais sur son territoire. Le gouvernement coréen ne persista pas moins dans sa politique accueillante ; de 1440 à 1477, les auteurs coréens et japonais mentionnent plus de soixante missions envoyées en Corée par divers seigneurs. Les plus fréquemment nommés, soit daimyô, soit vassaux des premiers, résident à Tsousima, à Iki, en Hizen, en Tsikougo (n.-o. de Kyouchou et îles avoisinantes), également en Nagato, Isimi, Souô (extrémité o. de Honchou) ; les seigneurs du Boungo et du Satsouma (Kyouchou) paraissent moins souvent ; mais on trouve des missions originaires d’Awa (e. de Sikokou), de Harima et de Séttsou (extrémité orientale de la mer intérieure), d’Isé (sur le grand océan, à l’est de Kyôto), d’Oki, de Hôki, d’Inaba, de Wakasa (sur la mer du Japon jusqu’au nord de Kyôto), enfin même de Sinano (dans l’intérieur des terres, peu à l’ouest de Tôkyô). Très nombreux sont les envoyés des hauts fonctionnaires qui entourent la Cour impériale et résident soit à Kyôto, soit dans les pro-

  1. Faute du caractère o avec accent circonflexe en majuscule, il est impossible de faire dans cet article la distinction très importante en japonais de o bref et o long, dans Otomo, o initial est long.