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SUR LE PRÉTENDU MONOTHÉISME DES ANCIENS CHINOIS

unique en son genre. Un hymne de la dynastie des Chang ou Yin, où est relatée la naissance de Sie, ancêtre de celle race, mérité un instant d’attention.

yeou song fang isiang, ti li tsei cheng chang (Chang song, Chin. class., vol. IV, p. 639).

l’état de Song fut alors grand ; l’empereur éleva son fils [de manière à] produire les Chang.

L’empereur nommé ici, c’est l’empereur terrestre Choen, qui fit de Sie l’un de ses ministres et lui donna l’occasion de fonder la race royale des Chang, ainsi que le mentionne le Choẹn tien (Chin. class., vol. III, p. 44).

ti yue, sie…..jou tso seu thou.

l’empereur dit : Sie, toi sois préposé au peuple.

Dans le mème hymne, quelques vers plus loin (p. 640), on lit :

ti ming pou oei, tchi yu thang tshi.

la délégation de l’empereur ne s’écarta pas ; arrivée à Thang, elle se fixa.

N’est-il pas naturel de croire que l’empereur qui protège constamment la race des Chang et qui enfin en élève le chef, Thang, à l’empire terrestre, est le même qui, en choisissant pour ministre Sie, le premier des Chang, a causé la fortune de la famille ? le texte est logiquement lié, il parle d’abord de l’ancêtre, puis du descendant, et constate qu’une même protection s’est étendue sur l’un et l’autre. Et si l’on admet avec les Chinois le pouvoir mystérieux des mânes, il n’y a pas lieu de s’étonner de cette faveur de l’empereur Choen persistant même après sa mort. Pourquoi ici traduire ti par le Très-Haut et briser la suite des idées ?

Dans l’hymne précédent on lit :

kou ti ming oou thang, tcheng yu pi seu fang (Chang song, Chin. class., vol. IV, p. 636).

l’antique empereur a ordonné à Thang le guerrier de régler les territoires, ces quatre régions.